Une hypertrophie de la glande mammaire survenant à la période pubertaire se nomme « gynécomastie ». Elle peut régresser et disparaitre mais dans certains cas, elle est persistante dans le temps. Elle est alors source d’inconfort psychologique important.
Les adolescents et les adultes atteints se plaignent de ne pas pouvoir aller à la piscine sans susciter des regards gênants, de ne pas pouvoir porter de tee-shirts moulants, de ne pas oser se déshabiller devant une partenaire féminine.
Devant l’existence d’une gynécomastie persistante, il est souhaitable de réaliser un bilan endocrinien à la recherche d’une anomalie de sécrétion hormonale, et un bilan radiologique (mammographie ou échographie des seins). Le plus souvent, ces bilans se révèlent être normaux et on parle alors de « gynécomastie idiopathique » c’est à dire isolée et sans cause retrouvée.
L’Assurance Maladie (CPAM) considère l’intervention de cure de gynécomastie comme une intervention « conventionnée » à partir du moment où il existe une gynécomastie accusée, pouvant poser un problème d’ordre sexuel ou psychologique (en particulier gynécomastie asymétrique, douloureuse, avec distension aréolaire), après la puberté et après bilan endocrinien . Une participation financière de la CPAM est alors possible et cette dernière peut aussi être complétée par le remboursement partiel ou total des frais par une mutuelle (selon le contrat souscrit).
CURE DE GYNECOMASTIE
L’intervention chirurgicale visant à corriger une gynécomastie existante permet de supprimer le volume excédentaire des glandes mammaires, de diminuer la projection des aréoles mammaires et ainsi de redonner au thorax une apparence plus masculine.
CONSULTATION INITIALE
La consultation initiale est un moment important puisqu’elle va permettre au Chirurgien de réunir tous les éléments permettant d’établir avec son patient une stratégie opératoire. Un interrogatoire et un examen minutieux préciseront au préalable les désirs du patient et les choix possibles liés à la chirurgie.
A l’issue de cette consultation il sera possible de déterminer précisément le type de correction à effectuer, le volume de réduction envisagé, l’emplacement des cicatrices résiduelles, et les modalités de l’hospitalisation.
INTERVENTION CHIRURGICALE
La cure de gynécomastie au bloc réclame environ 1 heure de temps opératoire si elle est isolée. Elle est pratiquée le plus souvent sous anesthésie générale.
La suppression de l’excédent glandulaire peut se faire par lipoaspiration simple si le tissu glandulaire est très souple (adipomastie), par résection chirurgicale de glande (mammectomie) par un abord hémiaréolaire inférieur avec une cicatrice sous aréolaire limitée, ou encore avec un abord cutané plus large en cas d’excès de peau majeur.
Une hospitalisation d’une nuit est habituelle, car un drainage est mis en place en fin d’intervention.
SUITES OPERATOIRES
Le jour suivant, les drains sont ôtés et le pansement est remplacé par un boléro compressif adapté. Ce dernier devra être porté nuit et jour pendant le premier mois.
Il convient de prévoir une période de repos et d’inactivité de quatre à sept jours, et de cesser la pratique sportive pendant 5 à 8 semaines. En effet un gonflement des seins et des ecchymoses (bleus) sont initialement habituels, mais vont disparaitre au fil des premières semaines; et les seins vont récupérer une certaine souplesse à l’issue du premier mois. On pourra vraiment appréhender le résultat après 90 jours, même si l’obtention d’un galbe définitif réclame d’attendre 6 mois.
RESULTAT
L’intervention permet de diminuer le volume et de modifier la forme de la poitrine, avec des cicatrices qui vont le plus souvent devenir discrètes au fil des mois suivants. Le changement et la masculinisation de la silhouette sont très agréablement vécus par le patient qui dispose alors de nouveaux choix vestimentaires, et d’une bien meilleure confiance en lui. Le résultat obtenu est alors une source de grande satisfaction, qui plus est stable et durable.